
Top 10 all-time des meilleurs joueurs du championnat de France de basketball
En plus de 100 ans d’histoire, le championnat de France de basketball a hébergé pléthore de talents. De Robert Busnel à Nadir Hifi en passant par Tony Parker, difficile d’établir un ranking traversant les générations.
Pourtant, à l’instar de l’EuroLeague, l’on va tenter de répondre à cette question existentielle du GOAT en se basant sur 5 critères énoncés par ordre d’importance : impact dans le jeu, présence dans les grands moments, talent intrinsèque, leadership et chiffres.
10) Ed Murphy : L’ailier est une anomalie dans le paysage du championnat de France. Son arrivée au Limoges CSP en 1981, synonyme de véritable raz de marée encore jamais vu pour un joueur étranger. Alors oui, l’on parle de seulement 4 saisons… mais quelles campagnes ! À chaque fois meilleur marqueur avec des 34,1 points de moyenne, le tout accompagné de 3 titres de National 1 ainsi que de 3 MVP étrangers (codétenteur de ce record). En avance sur son temps, son talent au scoring, son shoot, son temps d’arrêt, son jeu sans ballon… Une fois lancé, c’est simple : personne ne pouvait le stopper. Encore quelques années supplémentaires en France et le Top 5 de ce ranking était dans la poche.
9) John Linehan : Verrou défensif par excellence, John Linehan est le cauchemar de votre scoreur préféré. Étranger le mieux classé de ce ranking, l’arrière est sûrement le meilleur joueur sans ballon de l’histoire de notre championnat. Et contrairement à la plupart des Étasuniens, ce dernier a maintenu un niveau de performance élite durant ses 9 saisons dans l’Hexagone. John Linehan c’est 1 MVP des finales 2011, 2 championnats avec 2 teams différentes (Cholet et Nancy), mais surtout 3 DPOY. Un palmarès reflétant à merveille son style de jeu empreint de vélocité, d’intensité ainsi que d’une science du placement comme source de ses interceptions par séries. Ajoutez à cela un leadership hors pair, et seul son manque de responsabilité offensive le fait descendre à cette belle 9e place.
8) Laurent Sciarra : Certains le qualifieront de virtuose, d’autres de playmaker idéal. En réalité, Laurent Sciarra c’est tout ça à la fois. Difficile de faire plus complet offensivement lorsqu’on se trouve dans le Top 30 des marqueurs, rebondeurs et passeurs les plus prolifiques de la ligue. Et parmi tous ces spectres, le meneur excellait particulièrement dans la distribution de caviars, à l’image de son record all-time d’assists en championnat (2894). Meilleur joueur dans l’exercice à 8 reprises, le Niçois compte de même 2 titres de MVP. Joueur pop-corn par excellence, cet unique championnat glané en 1997 joue toutefois en sa défaveur à un tel niveau.
7) Cyril Julian : Quand la puissance rencontre… la puissance, ça nous donne Cyril Julian ! Du haut de ses 3 titres de MVP couplés de 3 championnats, Mr double-double était le patron de toutes les raquettes du territoire. N’importe la paint adverse, le pivot s’imposait. Capable de sécuriser un rebond ou bien de lâcher un big tomar avant de finir proprement de l’autre côté du parquet. Capable de pousser ses adversaires à la faute grâce à son envergure puis de se muer en passeur après avoir posé au gros screen. Rare sont les intérieurs aussi complets que le Tarnais. Là aussi toutefois, son shoot assez timide ainsi que son absence de réelle responsabilité offensive pèsent lourd dans la balance.
6) Laurent Foirest : Gagner encore et encore. Voici comment l’on pourrait résumer la carrière de l’homme aux 6 championnats avec 3 clubs différents : Laurent Foirest. Un accomplissement réalisé par seulement 3 autres joueurs. Ce palmarès collectif illustre à lui seul le leadership que détenait le combo-guard. Doté d’un calme olympien, le Marseillais savait garder la tête froide dans les moments chauds. Réputé pour sa polyvalence, son QI basket lui permettait de jouer en meneur, sa qualité de drives en tant qu’arrière et son superbe shoot au poste d’ailier. Le tout, en étant un défenseur sérieux capable de s’adapter aux match-ups adverses. Le double MVP se trouve toutefois au bord du Top 5, la faute à une concurrence accrue.
5) Antoine Rigaudeau : Rare sont les joueurs à avoir autant dominé dans l’Hexagone. À l’image de ses 5 titres de MVP en 6 saisons (record all-time), dans les années 90 personne ne parvenait à contenir Antoine Rigaudeau. Légende des Bleus, « Le Roi » est sûrement le meneur le plus complet de sa génération. Balle en main, le Choletais savait tout faire : planter, driver, distribuer, créer, organiser… Avec toujours ce style aussi élégant qu’atypique. Champion de France en 1996, Antoine Rigaudeau a choisi de poursuivre ses prouesses de l’autre côté des Alpes après 10 saisons dans l’élite. Le meneur s’assimile davantage à une légende du basket européen que du basket français. Encore quelques saisons en France, et le podium lui tendait les bras.
4) Jim Bilba : Passé par les plus grandes écuries du territoire (Cholet, Limoges et ASVEL), Jim Bilba a régné sur le championnat pendant près de 18 saisons ponctuées de 12 All-Star Games. Une longévité impressionnante pour cet ailier particulièrement flexible tactiquement. N’importe son utilisation, il performait quasi à chaque fois grâce à des curseurs de base très élevés. Un mélange de défense intense, de rebonds, de passes précises ainsi que de clutchitude. Seul joueur à cumuler 2 MVP et 1 DPOY, Jim Bilba compte toutefois un bilan négatif en finale de championnat (2 victoires en 6 tentatives).
3) Hervé Dubuisson : Il a révolutionné la Pro A par sa qualité au scoring. Officiellement 2e meilleur marqueur de l’histoire du championnat mais officieusement 1er (les statistiques officielles commencent seulement à partir de la saison 1982-1983), Hervé Dubuisson est le premier grand scoreur français à 3 points. « Le plus bel attaquant pur qu’il il n’y ait jamais eu dans le basket tricolore » selon Jacques Monclar, détient 8 titres de meilleur marqueur de la ligue à son actif. Mais résumer l’arrière à son talent au scoring serait une erreur. Hervé Dubuisson se trouve de même dans le Top 30 des meilleurs passeurs du championnat (969), preuve de son playmaking lui aussi de très haut niveau. Ces 2 titres de Nationale 1 glanés par le MVP 1984 contrastent néanmoins avec son talent.
2) Stéphane Ostrowski : Le voilà notre meilleur marqueur (9348) et rebondeur (3623) all-time ! Partout où il est passé, Stéphane Ostrowski s’est imposé comme un membre indéboulonnable du 5 majeur. Et ce, de Limoges à Cholet en passant par Le Mans. Intérieur le mieux classé de ce ranking, l’octuple All-Star et quadruple MVP a la victoire dans le sang. En même temps, difficile de faire plus complet. Car en plus de briller au scoring ainsi qu’au rebond, Ostro se trouve dans le Top 5 des passeurs les plus prolifiques du championnat (1658). Ailier fort capable de jouer en pivot, sa puissance physique ainsi que sa lecture de jeu lui permettaient aussi de régner sans merci dans sa raquette. Des performances individuelles au service du collectif à l’instar de ses 4 championnats. Mais comme dans notre ranking EuroLeague, à la fin c’est la créativité offensive qui prime.
1) Alain Gilles : Le plus important au basketball reste de gagner. Et à ce jeu-là, Alain Gilles est le meilleur sans aucune contestation. Avec 8 titres sous les couleurs de l’ASVEL, « Mr Basket » possède le plus grand nombre de championnats à son actif. Pièce centrale de la génération dorée villeurbannaise, le meneur pouvait lâcher des saisons à plus de 25 points de moyenne. Et si le titre de MVP avait existé à son époque, ce dernier ajouterait à coup sûr un autre record à son palmarès car il s’agissait du meilleur joueur de la meilleure équipe du territoire. Élu meilleur basketteur français du XXe siècle par un panel de joueurs, entraîneurs et journalistes, Alain Gilles avait un temps d’avance sur la concurrence. Créer pour lui ou pour ses coéquipiers ne lui posait aucune difficulté. Habitué à constamment anticiper, sa lecture de jeu couplée à ses qualités techniques le rendait indéfendable. Quand talent individuel se mixe à performance collective, vous obtenez le GOAT !
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