Anfernee “Penny” Hardaway : un génie aux chevilles d’argile

Carrière : Une étoile qui s’éteint trop vite ✨

Né à Memphis le 18 juillet 1971, Penny Hardaway grandit dans les rues de son quartier Binghamton, d’où il manque de voir sa carrière s’envoler quand une balle perdue lui fracasse la cheville dans son adolescence. Quelques années plus tard, le combo‑guard de 2,01 m illumine la NCAA sous le maillot des Memphis Tigers (20 pts, 7 reb, 5 ast de moyenne) et grimpe jusqu’à la 3ᵉ place de la draft 1993. Échangé dans la foulée contre Chris Webber, il rejoint le Magic d’Orlando et devient, aux côtés de Shaquille O’Neal, l’architecte d’une franchise finaliste NBA en 1995.

Entre 1994 et 1998, Hardaway enchaîne quatre sélections All‑Star, deux apparitions dans le All‑NBA First Team et fait résonner la Floride de ses crossovers dévastateurs. Mais en novembre 1997, une grave blessure au genou amorce la descente : opérations à répétition, minutes limitées, puis transfert aux Phoenix Suns où le duo formé avec Jason Kidd reste un rêve inabouti. Les escales suivantes, Knicks puis Heat, témoignent d’un talent encore vif par éclairs mais miné par un corps capricieux.

Penny range finalement ses sneakers en 2008 avec 15,2 pts, 5,0 ast et 4,5 reb de moyenne sur 704 matches NBA, quatre All‑Star Games et une médaille d’or olympique (Atlanta 1996).

Devenu entraîneur, il reprend en 2018 les rênes de son alma mater. En sept saisons, il signe un bilan de 162‑68, remporte l’AAC en 2025 et enchaîne trois invitations à la “March Madness”, replaçant Memphis parmi les programmes universitaires qui comptent.

Style de jeu : Un meneur grand format, athlétique et rapide 🤖

Hardaway arrive en NBA tel un “Magic Johnson 2.0” : même taille, même vista, mais la vélocité en plus. Meneur, 2, ou 3 selon les séquences, il orchestre le pick‑and‑roll, castagne au poste bas contre les plus petits et file au dunk après un euro‑step avant l’heure. Ses bras interminables perturbent les lignes de passe (1,6 interceptions par match sur ses cinq premières saisons) tandis que ses contres « volés » aux intérieurs rappellent qu’il est aussi un défenseur de premier plan.

Spectaculaire sans jamais vraiment forcé, Penny joue juste, il popularise le double‑cross “yo‑yo”, combinaison d’hésitations qui fera école chez Tracy McGrady ou Jamal Crawford. Et lorsqu’il dégaine le tir à mi‑distance en retrait, l’extension de son envergure rend la défense quasi vaine.

Impact global de Penny Hardaway sur la NBA 💥

Si l’on devait résumer l’empreinte de Penny Hardaway, on parlerait d’abord d’un éclat fulgurant : en à peine deux saisons il conduit, avec Shaquille O’Neal, le Magic d’Orlando jusqu’aux Finales 1995. Shaq dira plus tard qu’ils formaient « un jeune duo Magic‑Kareem » tant leurs forces semblaient complémentaires – lui la domination intérieure, Penny la créativité aérienne d’un meneur de plus de deux mètres capable de scorer, distribuer et défendre à haut niveau. Cette comparaison place immédiatement Hardaway dans la lignée des meneurs révolutionnaires : il prouve qu’un playmaker grand, rapide et instinctif peut entièrement piloter une attaque sans perdre en fluidité.

Son aura s’est pourtant construite autant sur le possible que sur le réel. Une série de blessures au genou et à la cheville, dès 1997, interrompt brutalement une progression qui semblait le vouer à plusieurs titres et à des campagnes MVP. De là naît le « what if » le plus fascinant des années 90 : et si ce génie était resté au sommet un peu plus longtemps ? Il suffit d’écouter les anciens adversaires évoquer « le meilleur arrière de la ligue en 1995 » ou le voir être cité dans les discussions sur la gestion moderne, le load management pour mesurer l’empreinte laissée par la carrière inachevée de Penny Hardaway.

Au-delà du parquet, Hardaway traverse la pop‑culture comme une comète. Sa ligne Nike Air Penny et la marionnette Lil’ Penny (doublée par Chris Rock) deviennent un phénomène publicitaire qui rivalise avec les campagnes Air Jordan : apparition dans des clips, spots du Super Bowl, rééditions régulières des modèles.

Mais ce qui est beau dans cette histoire c’est aussi l’après NBA  : revenu à Memphis pour entraîner son université, il installe les Tigers dans le paysage national (bilan 29‑5 et doublé saison/tournoi AAC en 2025), prouvant qu’un ancien All‑NBA peut passer du statut d’icône à celui de formateur sans perdre son magnétisme. Sa carrière, si courte fût‑elle au plus haut niveau, reste donc l’une des plus riches en résonances – épanouissant à la fois le jeu, la culture sneakers et l’idée qu’un talent inachevé peut encore irriguer le basket, trente ans après son premier crossover.

Chiffres et statistiques clés

  • Carrière NBA : 15,2 pts – 5,0 ast – 4,5 reb – 1,6 int (704 matches)
  • All‑Star : 4 sélections consécutives (1995‑1998)
  • All‑NBA : First Team 1995 & 1996, Third Team 1997
  • Finales NBA 1995 : 25,5 pts – 8,0 ast sur la série
  • Rookie Challenge MVP : 1994
  • Jeux olympiques 1996 : médaille d’or avec Team USA
  • Entraîneur Memphis (2018‑2025) : 162 v‑68 d (.704), NIT 2021, titres AAC 2023 & 2025, 3 participations NCAA

Signature sneakers : Air Penny 1 à 4 (1995‑1998), relancées en 2012, 2015 et 2023

En images, voici qui était Penny Hardaway 🎬

Article rédigé par Xavier Jacq
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