Oscar Robertson : Big O, le roi du triple double 

Oscar Robertson. Le nom est synonyme de perfection statistique. Surnommé « The Big O », ce meneur de 1,96m a redéfini le rôle du meneur de jeu en NBA. Champion olympique, MVP, activiste. Son héritage dépasse les parquets. Il est le prototype de l’athlète complet, celui qui a fait des statistiques un art, son record de triple-double était jugé imbattable jusqu’à l’arrivée en NBA d’une bête féroce… Robertson, c’est la domination technique de la grande ligue, mais aussi un joueur ancré dans son époque et la lutte pour ses droits.

Récapitulatif de sa carrière

Oscar Robertson est né en 1938, il grandit dans l’Indiana ségrégationniste. Il s’entraîne avec acharnement, utilisant des chiffons comme ballon. Le travail paie : à Crispus Attucks High School, il décroche deux titres d’État consécutifs, dont le premier pour une équipe entièrement noire en 1955.

À l’Université de Cincinnati, il devient « The Big O ». Il tourne à 33,8 points de moyenne en carrière, deuxième plus grosse moyenne de l’histoire NCAA avec +80 matchs. En 1960, il mène l’équipe olympique américaine, une des meilleures de l’histoire (avec Jerry West), à la médaille d’or à Rome. La machine Robertson est lancée.

1960-1970 : L’ère des Cincinnati Royals

Drafté par les Royals en 1960 (choix n°1), Robertson fait un impact immédiat. Il est désigné Rookie de l’année en 1961 avec 30,5 points et 9,7 passes. Il est immédiatement sélectionné dans la All-NBA First Team, une rareté pour un rookie. Dès son arrivée Big O est spécial, il est même à un niveau historique, et il ne pas s’arrêter en si bon chemin.

La Saison du Triple-Double Historique (1961-1962)

La saison 1961-1962 marque son entrée dans la légende. Robertson réalise l’impensable : un triple-double de moyenne sur l’ensemble de la saison régulière (si si c’est impensable à la base). Ses chiffres : 30,8 points, 12,5 rebonds, 11,4 passes. Il est le premier joueur de l’histoire à atteindre cette prouesse. Il termine 5e marqueur, 1er passeur et 9e rebondeur de la ligue. Une polyvalence totale, jamais vue. Il va le faire qu’une seule fois, mais il y a 3 saisons où il va finir avec 9,9 rebonds, 9,7 passes, bref Big O à son prime n’est jamais loin du triple double de moyenne sur la saison.

MVP et records de passes

De 1961 à 1968, c’est au maximum 5ème du classement MVP pour mister Robertson, et donc logement il sera récompensé en 1964 et désigné MVP de la saison 1963-1964 (31,4 pts, 9,9 rbds, 11 pds). Il est le meilleur passeur de la ligue sept fois entre 1961 et 1969. En 1968-1969, il dépasse Bob Cousy pour devenir le joueur avec le plus de passes décisives en carrière (9 887 au total). Mais malgré ces prouesses statistiques, depuis cinq saisons les Royals butent sur les Celtics de Bill Russell en playoffs. Il quitte Cincinnati en 1970 après dix saisons, avec des moyennes de 29,3 points, 10,3 passes et 8,5 rebonds.

La bague avec Milwaukee (1971)

Transféré aux Bucks de Milwaukee en 1970, il rejoint le pivot dominant Lew Alcindor (futur Kareem Abdul-Jabbar). L’association est explosive. Les Bucks réalisent 66 victoires, un nouveau record. Robertson apporte son expérience et une moyenne de 19,4 points et 8,2 passes. En Finales NBA 1971, Milwaukee écrase les Bullets 4-0. Robertson est champion. Il terminera sa carrière en 1974, après une autre Finale, perdue contre Boston, la bête noire.

Style de jeu : Le meneur complet, décrypté 

Robertson était un meneur au format physique colossal pour l’époque (1,96m, 91kg). Sa force était l’équilibre parfait entre la puissance, l’adresse et l’intelligence. Il ne se contentait pas d’organiser ; il dominait toutes les facettes du jeu.

Sur le terrain : Il utilisait sa taille pour voir par-dessus la défense, créant des angles de passes chirurgicaux. Sa moyenne de 11,4 passes en 1961-1962 illustre cette vision. Au rebond, son sens du placement et sa musculature lui permettaient de capter le ballon (7,5 rebonds de moyenne en carrière), essentiel pour lancer la transition.

En attaque, il était une menace permanente. Son tir était fiable (83,8% aux lancers francs en carrière). Il pouvait prendre un rebond, traverser le terrain et terminer l’action lui-même ou servir un coéquipier démarqué. Son style était clinique, basé sur l’efficacité. Il cherchait le panier, mais toujours dans le cadre d’une action optimale pour l’équipe. Un pur basketteur.

Pourquoi a t’il marqué la NBA : L’héritage d’une icône

L’impact de Robertson est gravé dans l’histoire, à la fois pour ses exploits statistiques et son rôle dans la révolution des droits des joueurs.

La barre statistique intouchable. Son triple-double de moyenne en 1961-1962 a été un mythe pendant plus d’un demi-siècle. Son record de 181 triple-doubles en carrière est resté le standard absolu jusqu’en 2021. Il a prouvé qu’un meneur pouvait non seulement marquer, passer, mais aussi dominer au rebond et activer le jeu.

Une domination unique. Il est le seul joueur de l’histoire à réaliser quatre saisons consécutives à plus de 2000 points, 500 rebonds et 500 passes (de 1964 à 1968). Une preuve de sa constance et de sa polyvalence inégalée.

Le Père de la Free Agency (Agent Libre). Son action en dehors du terrain est peut-être son plus grand impact. Président du syndicat des joueurs (NBPA), il a déposé un recours collectif contre la NBA en 1970 (Oscar Robertson suit). Cet accord, finalisé en 1976, a mis fin au système de clauses de « réserve » et a ouvert la voie à la free agency moderne (le statut d’agent libre). Sans « The Big O », la liberté contractuelle et les salaires actuels des joueurs n’existeraient pas. Il a marqué la NBA autant par ses chiffres que par son courage syndical. Il est une légende du jeu et un précurseur des droits des athlètes.

Statistiques et Palmarès : Les Chiffres d’une Légende

Palmarès Impérial

Champion NBA en 1971 avec les Milwaukee Bucks. Le sacre tant attendu aux côtés de Lew Alcindor (Kareem Abdul-Jabbar).

MVP de la Saison Régulière en 1964. La consécration individuelle au sommet de sa domination.

NBA Rookie of the Year en 1961. L’impact fut immédiat.

All-NBA First Team à 9 reprises (1961 à 1971). Régulièrement désigné parmi les cinq meilleurs joueurs du monde.

Meilleur Passeur NBA à 7 reprises. Une décennie de domination à la création.

12 sélections au NBA All-Star Game, dont trois titres de MVP du match (1961, 1964, 1969).

Champion Olympique en 1960 avec l’équipe des États-Unis.

– Membre du Hall of Fame depuis 1979. Maillots retirés par les Bucks (N°1) et les Kings/Royals (N°14).

Chiffres Vertigineux en Carrière (Saison Régulière)

Points : 26 710 au total, soit 25,7 points de moyenne par match. Un scoreur d’élite.

Passes Décisives : 9 887 au total (9,5 par match). Record NBA à l’époque de sa retraite, confirmant sa vision de jeu.

Rebonds : 7 804 au total (7,5 par match). Un chiffre exceptionnel pour un meneur de jeu.

Triple-Doubles : 181 en carrière. Ce record a tenu pendant 50 ans, dépassant largement ses contemporains.

Saison 1961-1962 : Il est le premier à réaliser un triple-double de moyenne sur une saison complète : 30,8 points, 12,5 rebonds, 11,4 passes.

Article rédigé par Alexis Gallot
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