Le Lancer Franc : Lexique du basketix

Le lancer franc est l’un des fondamentaux les plus intrigants du basketball. Un moment de vérité, de pression maximale, où le duel se joue contre soi-même. Voici son décryptage, façon basketix averti.

Définition du lancer franc pour les basketix

Pour le néophyte, le lancer franc (free throw) est le point « gratuit » du basket. C’est l’équivalent d’un coup de pied arrêté au foot, mais sans mur. C’est la sanction directe d’une faute commise par l’équipe adverse.

En termes simples : un joueur subit une faute personnelle (personal foul), il obtient la chance de marquer un point non contesté par tentative, à partir de la ligne des 15 pieds (4,57 mètres). Le tireur est seul, l’horloge est arrêtée. Le panier vaut toujours 1 point. Selon la situation, il peut en tirer deux (faute sur un tir à 2 points, ou faute sans situation de tir après un certain nombre de fautes d’équipe) ou trois (faute sur un tir à 3 points). 

Naismith, le créateur du jeu, l’a introduit pour équilibrer le jeu ; il disait même que « le match n’est pas gagné par les lancers francs, il est perdu par les fautes ». C’est l’essence même de la discipline : punir l’agressivité excessive et inciter au jeu propre.

Place du lancer franc dans le basket moderne

Le lancer franc est passé d’une simple pénalité à une arme stratégique cruciale. Dans le basket actuel, où l’attaque est reine et les possessions se comptent, obtenir des lancers est une victoire de possession. C’est le moyen le plus efficace de garantir un point, avec une moyenne de conversion NBA autour de 78%.

Aujourd’hui, il existe une vraie stratégie autour du « foul baiting » (provoquer la faute). Des joueurs comme Shai Gilgeous-Alexander (SGA) du Thunder en sont devenus les maîtres. Souvent ciblé par la critique comme un free throw merchant (un « marchand de lancers francs »), SGA ne s’en émeut pas, il est MVP et MVP des finales en titre. Ses 10,6 lancers francs tentés par match en 2023-2024 ne sont pas le fruit d’une connivence avec les arbitres, mais la conséquence directe de son style ultra-agressif. Il pénètre plus que n’importe qui, forçant la défense à la faute. Le lancer franc, c’est la récompense de l’agression offensive et la garantie de points faciles dans un jeu de plus en plus sophistiqué.

Le lancer france représente aussi dans ce sport collectif un moment où le joueur est seul face au panier, tous les regards rivés sur lui. Et peut être une action décisive qui va clôturer un match ou… un gros moment de choke avec deux lancers ratés dans la dernière minute. C’est un exercice impitoyable où toute la pression est concentrée sur les épaules d’un seul joueur.

Les Maîtres absolus de la ligne

Parler de lancers francs, c’est évoquer deux types de maîtres : les tireurs d’élite en pourcentage et les bêtes de somme en volume.

Côté précision, la référence historique est Rick Barry, l’ailier des années 60/70, célèbre pour son tir à la cuillère (underhand). Sa technique unique lui a permis d’afficher un pourcentage de carrière de 90,0%, un record à l’époque. Plus récemment, le record de pourcentage sur une saison appartient à l’expert du tir José Calderón avec 98,1% (97/99) en 2008-2009.

Côté volume et impact, impossible d’ignorer LeBron James et surtout James Harden. Harden, dans ses années Rockets, a perfectionné l’art de provoquer la faute avec des mouvements de step-back et de contact calculé. Il a mené la ligue aux tentatives de lancers francs à huit reprises sur neuf saisons (2014-2022).

Une Action de Légende : Le “Hack-a-Shaq”

D’un côté les maîtres et de l’autre notre Shaq. Le lancer franc est aussi au centre de l’une des stratégies les plus controversées de l’histoire : le « Hack-a-Shaq ». Cette tactique consistait à faire délibérément faute sur un joueur notoirement faible aux lancers francs, même sans possession de balle, pour l’envoyer sur la ligne. L’objectif ? Briser le rythme offensif et gâcher des possessions, pariant sur ses échecs. Malgré sa domination physique, Shaq ne convertissait que 52,7% de ses tentatives en carrière. Le Hack-a-Shaq a mis en lumière l’importance cruciale de ce geste simple, capable de paralyser une superstar de 2,16m et de faire basculer un match. Bon… ils ont quand même fait un 3-peat, car les défenses n’avaient pas d’autres pour arrêter le Shaq qui tournera tout de même à plus de 30 pions de moyenne sur les 3 campagnes de playoffs remportées.

Article rédigé par Alexis Gallot
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