Magic Johnson : Quand magie et basket ne font plus qu’un

Un phénomène. Quand Magic Johnson termine ses deux années universitaires sous les couleurs des Spartans de Michigan State, le monde du basket n’attend qu’une seule chose : le voir fouler les parquets de la grande ligue. Scoreur hors-pair, passeur de génie, vision du jeu qui dépasse l’entendement, Magic porte bien son nom et va montrer à la NBA que la vraie magie ne fait que commencer. Drafté en première position par les Lakers d’un certain Kareem Abdul-Jabbar en 1979, Magic Johnson arrive avec la lourde tâche de perpétuer l’héritage des Gold&Purple. Mais même si les attentes autour de Magic Johnson étaient grandes, les fans ne semblaient pas encore conscients que le numéro 32 allait devenir l’un des numéros les plus iconiques de toute la ligue. 

💥Des débuts stratosphériques 

Dès sa première année dans la grande ligue, Magic Johnson casse tout : 18 points et 7,1 passes décisives de moyenne, rookie de l’année et sélectionné pour le All-Star Game…Une performance XXL. Il devient alors le premier rookie à être honoré d’une sélection au match des étoiles depuis 1969. Mais ça ne s’arrête pas là. Portés par Kareem Abdul-Jabbar, star emblématique des Lakers des années 70/80, les Lakers atteignent les playoffs en tant que leader de la conférence Ouest, leur offrant une place directe en demi-finale de conférence où ils écrasent les Phoenix Suns. Une série au cours de laquelle Magic devient le troisième rookie de toute l’histoire à réaliser un triple-double (obtenir 10 unités dans 3 catégories statistiques différentes). 

Une saison de très haute-volée, conclue par des NBA Finals aux multiples rebondissements face aux Philadelphia Sixers de Julius Erving, et dont le match 6 reste encore considéré comme l’une des rencontres les plus folles de toute l’histoire du basket. Blessé lors de la rencontre précédente, Kareem Abdul-Jabbar ne prend pas part à la partie alors c’est à Magic de le remplacer au poste de pivot, et va sortir une ligne de statistiques MON-STRU-EUSE : 42 points, 15 rebonds et 7 passes décisives. Un match légendaire permettant aux Angelinos de décrocher leur 7e titre, le premier d’une (très) longue liste pour Magic ainsi que son premier trophée de MVP des Finales…Quoi de plus logique pour un rookie me diriez-vous ?

🫀Une carrière faite d’or et de violet

Si l’on devait associer Magic Johnson à un mot de la langue française ? Fidélité. Sans aucune hésitation possible. Pendant près de 10 ans, Magic n’a porté qu’un seul et même uniforme, et pas des moindres : celui des Lakers. Une franchise où la pression de l’héritage se fait ressentir, mais pas pour Magic Johnson. Et même après sa première retraite sportive survenue en 1991, causée par le virus de l’immunodéficience humaine, découlant sur un cas de séropositivité, Magic revint quatre ans plus tard, mais toujours sous les mêmes couleurs. Un amour envers sa franchise qui, pour l’époque, n’était pas si commun. 

L’âme d’un géant

Déclaré infecté par le VIH, Magic va se battre. Et à l’aube des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, le natif de Lansing (Michigan) va être appelé pour rejoindre Team USA, ou plutôt…La Dream Team. Michael Jordan, Charles Barkley, Larry Bird, Scottie Pippen, toutes les plus grandes légendes du basket vont défendre les couleurs de leur pays. Alors pourquoi pas Magic ? Même diminué, ce dernier accepte une première et une dernière danse avec sa sélection nationale, et ce, sous le feu des critiques. Avant le début de la compétition, l’Australie ou plus particulièrement leur pivot Ray Borner déclare qu’il ne jouera pas la rencontre si Magic y participe, et des doutes au sein même de l’effectif américain commencent à éclore. Néanmoins, Magic n’aura jamais fait machine-arrière. Un choix qui s’avère payant puisqu’il va remporter l’or olympique dans un tournoi où les USA auront dominé de la tête et les épaules toute la planète. 

Un style atypique et révolutionnaire

Magic Johnson n’était pas le plus impressionnant sur les parquets, pourtant sa carrure pouvait impressionner. Meneur de 2m06 (oui, c’est très grand pour un meneur) pour 100kg, Magic a été un précurseur. Sa taille atypique pour le poste qu’il occupe a permis au basket de se développer. Mieux, son style a révolutionné le jeu. Dominateur au rebond, un passeur que l’on ne voit qu’une seule fois dans une vie, un scoreur né pouvant inscrire des points de partout sur le terrain, Magic rassemblait toutes les caractéristiques du joueur dominant, mais né à la mauvaise époque…ce qui a été son plus grand atout.

L’art de la passe, son plus grand tour de magie 🪄

Au sein d’une NBA tournée autour du jeu dans la raquette, son arrivée du côté des Lakers a été du pain béni pour l’attaque des Angelinos. Imaginez, vous êtes en face d’un homme de 2m06 qui distille des ballons aussi vite que son ombre, sans que vous ayez le temps de réagir…Horrible non ? Pire ! Dans la raquette, il y a un joueur impossible à arrêter tant son move fétiche est si bien exécuté qu’il ne peut être défendu. Un véritable cauchemar n’est ce pas ? Et bien c’est ce qu’ont vécu tous les défenseurs NBA durant les années 80. Avec Kareem Abdul-Jabbar à l’intérieur, la connexion intérieur-extérieur de Los Angeles n’a laissé aucune chance à leurs concurrents directs pour le titre. La dextérité de Magic, impressionnante au vu de son physique, donnait l’impression qu’il était l’un des plus petits sur le terrain. Mais à son entrée dans la raquette, sa taille prenait le dessus, lui permettant de trouver des angles de passes que lui seul pouvait trouver. Tu vois le ballon ? Maintenant tu ne le vois plus…bim 3 points. Violent. Alors imaginez cela pendant 10 ans…Vraiment pas cool.

Un meneur 2.0🤖

Un ovni. Non, on ne parle pas de Victor Wembanyama, bien qu’il aurait paru comme un vrai alien à l’époque. Pour les années 80, le profil de Magic était tout, sauf classique. Personne n’avait jamais vu un meneur aussi grand être autant habile. Des caractéristiques physiques et techniques rares pour l’époque qui ont permis de démocratiser le basket par la suite. Preuve en est, dans la NBA d’aujourd’hui, il n’est pas rare de voir un meneur dépasser la barre des 1m95, même si certains restent encore sous le seuil du mètre 90. 

Une influence dignes des plus grands

Les années 80-90 sont considérées comme beaucoup comme étant l’âge d’or du basketball. Plutôt logique, quoi de plus iconique que les Bulls de Michael Jordan, les Pistons de Détroit et ses Bad Boys, le back-to-back des Rockets en 94/95 de la bande a Hakeem Olajuwon et j’en passe ? Et bien, peut-être la quintessence de la plus grande rivalité de l’histoire de la NBA, celle opposant les Los Angeles Lakers aux Boston Celtics avec en tête d’affiche : Magic Johnson face à Larry Bird. Mais outre cette immense rivalité, Magic n’a pas que marquer le basket de son empreinte du côté de la grande ligue. Il a réussi à étendre son influence partout, parcourant même les continents afin de développer ce sport. 

🥊Magic Johnson vs Larry Bird, la rivalité historique

Même si vous suivez le basketball de loin, vous avez sûrement déjà entendu cette phrase : “Les Celtics contre les Lakers, c’est la rivalité numéro une des sports américains.” Au cours des années, de nombreux affrontements légendaires opposant ces deux franchises ont marqué la NBA. Si l’on reste dans le récent, on pense forcément aux NBA Finals 2008, 2010, où Kobe Bryant, Pau Gasol et les Lakers se sont frottés aux Celtics d’un certain Kevin Garnett, accompagné par Rajon Rondo, Paul Pierce ou encore Ray Allen. Des duels exceptionnels, une rivalité explosive, mais qui n’aurait surement pas été aussi rigoureuse si les affrontements des années 80 n’étaient pas arrivés. 

Car oui, Magic Johnson vs Larry Bird, c’était LA vraie rivalité sportive de l’époque. Sûrement l’une des plus grandes et belles de tous les temps, tous sports confondus. Deux joueurs issus de deux universités rivales, qui se retrouvent projetés en tant que leader désigné des deux franchises les plus titrés de l’histoire, rien de mieux pour redorer le blason de la NBA, tâchée par des affaires de racisme et d’usages de drogues. Une rivalité qui aura porté ses fruits, puisque les deux équipes se sont retrouvées trois fois en face à face lors des NBA Finals, et au moins l’une des deux équipes aura été au rendez-vous des NBA Finals durant toute la décennie. Un duel à distance qui se poursuit également au niveau des récompenses individuelles : 3 titres de MVP chacun et 5 titres de MVP des Finals à eux deux. Un bras de fer constant pendant plus d’une dizaine d’années qui aura permis au basketball de redevenir un sport majeur aux Etats-Unis. 

🦸A la rescousse du basket féminin

Qui dit grand joueur dit grand cœur. En 2014, Magic est retraité, mais n’a pas lâché son amour pour sa franchise. Preuve en est, lorsque les Los Angeles Sparks, l’équipe féminine de la ville évoluant en WNBA, font face à la défection de leurs propriétaires, Magic Johnson n’hésite pas à venir à la rescousse afin de racheter la franchise grâce à un fond d’investissement dont il fait partie. En collaboration avec Mark Walter, propriétaire des Dodgers (équipe de baseball de L.A), ces derniers reprennent la franchise, sauvant l’avenir du basket féminin dans la baie de Los Angeles. 

🤯Du basket jusqu’en Scandinavie, le pari dingue de Magic 

Faire développer le basket en dehors des Etats-Unis était un pari complètement fou. Pourtant, dans les années 90, alors que notre sport prend de l’ampleur partout dans le monde, l’Europe du Nord peine à s’y ouvrir. Là où le hockey, le football ou encore le handball dominent, Magic va débarquer du côté de la Suède et va jouer sous les couleurs du club de Boras Basket, qu’il renomme Boras M7 Boras, avec la volonté de développer le basket suédois. Un pari plus que gagnant. Preuve en est, il ne doit jouer qu’un seul petit match, mais l’engouement qu’il suscite dans la région et à travers le pays est tel qu’il remet le couvercle ! Une aventure suédoise marquante qui ne s’arrête pas là puisqu’à son départ de Boras, Magic s’envole vers le Danemark, précisément à Copenhague avec la même idée en tête : continuer de développer le basket dans les pays où les sports d’hiver règnent en maître. 

L’un des plus beaux palmarès de l’histoire 

Magic Johnson, ce n’est pas seulement un joueur. C’est une légende du basketball. Et qui dit légende, dit palmarès long comme le bras. Au sein d’une des équipes des Lakers les plus dominantes de l’histoire, Magic ne s’est pas fait prier pour remporter de nombreuses bagues de champion et marquer son nom en lettre d’or dans l’histoire de ce sport. 

🏆 Un palmarès impressionnant : 

  • 5 titres de champion NBA : 1980, 1982, 1985, 1987 et 1988
  • 3 titres de MVP des Finales : 1980, 1982, 1987 → Trois finales de haute volée où Magic a tout fait, tournant même à 21,8 points et 12,2 passes décisives par matchs en 1987
  • 3 titres de MVP de saison régulière : 1987, 1989, 1990
  • 11 sélections au All-Star Game : Avec l’obtention du titre de MVP en 1992, lors de sa dernière sélection, quelques semaines après avoir appris sa séropositivité. 

😳 Des records à la pelle : 

  • Meilleur passeur décisive de l’histoire sur une saison NBA (Saison régulière + Playoffs) : 11,2 passes décisives en SR, 12,9 en PO
  • Plus grand nombre de passes décisives en carrière en playoffs : 2346 assists en 190 rencontres disputées
  • Plus grand nombre de triple double en playoffs : 30 triples-doubles dont 2 à plus de 20 passes décisives dans le match. C’était lors du match 3 des NBA Finals 1984 face aux Boston Celtics et face aux Chicago Bulls de Michael Jordan lors du match 5 des NBA Finals 1991

🌟 Un phénomène du basketball : 

  • Nombre de points inscrits en carrière : 17 707 points en 13 saisons NBA
  • Nombre de passes décisives en carrière : 10 101 passes sur ses 13 saisons
  • Nombre de rebonds en carrière : 6559 rebonds captés
  • 9e au classement des meilleurs joueurs de tous les temps 
Article by Xavier Jacq
Assistez à la prochaine rencontre et venez nous soutenir !
Paris pour Paris