Être clutch : Le lexique du basketix

Vous aussi vous avez déjà rêvé de marquer un panier à quelques secondes du buzzer final ou au moment même où la sonnerie du buzzer retentit pour prendre l’avantage et donner la victoire à votre équipe en finale de la Coupe du Monde ? Voir toute la salle exploser de joie et vos coéquipiers vous sauter dessus ? Et bien laissez-moi vous dire que vous avez rêvé d’être clutch. Mais rentrons dans les détails, car il existe plusieurs façons de l’être. 

Être clutch au basket, qu’est-ce-que c’est exactement ? 🤔

Être clutch, c’est la capacité à inscrire de gros tirs dans les dernières secondes de la partie. Cela peut être pour remporter le match, faire revenir son équipe à égalité pour empêcher une potentielle défaite ou bien réaliser une action défensive d’une importance capitale dans les dernières secondes. On ne va pas se mentir, peu de joueurs sont dotés de cette capacité. Déjà émoussé par la dépense physique, il est nécessaire de faire preuve de sang-froid et de lucidité jusqu’au dernier moment pour pouvoir espérer être clutch, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Mais pour certains, cette capacité est innée. Marquer un panier déterminant pour l’issue d’une rencontre est d’une difficulté sans nom. Défense resserrée, pression sur l’homme, déplacements scrutés à la loupe, la première mission est déjà de se défaire de son vis-à-vis et d’une défense aux aguets pour pouvoir se créer un espace de tir avant d’espérer quoi que ce soit. La seconde mission lorsque l’étape une est validée est de faire le vide dans son esprit pour maximiser ses chances de voir le ballon faire trembler le filet. Et lorsque toutes les conditions sont réunies, alors il est possible d’être clutch sur le plan offensif. Mais la mission finale est de marquer ce panier, et forcément, le facteur chance prend énormément de place. Enfin, ça dépend. Pour certains joueurs, la chance se transforme en habitude, mais ça, on y reviendra plus tard. 

De plus, être clutch ne veut pas dire nécessairement faire gagner son équipe. Un joueur peut-être en clutch lorsqu’il enchaîne les paniers durant les 3 dernières minutes d’une rencontre, aussi bien à deux qu’à trois points, pour faire revenir toute son équipe dans la partie, ou arracher une prolongation sur le fil grâce à un shoot venu d’ailleurs alors que le joueur en question n’a pas vraiment répondu présent pendant toute la rencontre. Il est aussi possible d’être clutch sur le plan défensif. Réaliser un contre violent sur l’une des dernières actions de la partie alors que l’adversaire part en contre attaque pour égaliser ou passer devant rentre aussi dans le thème. Mais une chose est sûre, c’est grâce à ce type d’action que vous rentrez dans le cœur des fans et que vous renforcer votre potentielle légende au sein de votre franchise. Le genre d’actions qui font de vous le Franchise Player. 

Les joueurs les plus clutchs de l’histoire 🥶

Comme on vous l’a expliqué, être clutch nécessite un sang-froid des plus grands. Néanmoins, pour certains, ce talent est inné. Alors on vous présente les 5 joueurs qui sont considérés comme les plus clutch de toute l’histoire (dans le désordre, impossible de faire un top…Sauf le premier)

Damian Lillard (Portland Trailblazers) 

Si le mot “Clutch” avait sa place dans le dictionnaire, la photo d’illustration serait sûrement celle de Damian Lillard. Chaque année, Damian éblouit la NBA de son talent, mais surtout, de sa capacité à inscrire des tirs totalement fous de n’importe quel endroit sur le terrain dans les toutes dernières secondes. On ne compte même plus les fois où il a crucifié les équipes NBA pensant décrocher une victoire importante dans le money-time. De quoi donner à ces dernières secondes une nouvelle appellation lorsque ce dernier est sur le terrain : “le Dame-Time ⌚”. L’un des surnoms de joueurs les plus iconiques de l’histoire de la ligue. 

Reggie Miller (Indiana Pacers) 

Il est l’auteur d’un des plus grands moments de l’histoire de la NBA, mais pas que. Reggie Miller, cinquième meilleur shooteur de l’histoire de la grande ligue à 3 points, est rentré dans la légende de la NBA grâce à sa capacité à crucifier les franchises adverses dans les dernières secondes d’une rencontre. Et ce ne sont pas les New York Knicks, ennemi juré des Indiana Pacers dans les années 90, qui diront le contraire. Mais ça, on en reparlera plus tard. Une aptitude folle, surtout lorsque l’on sait à quel point le basketball dans les 90’s était tourné vers la défense. 

Ray Allen (Miami Heat)

Peut-être le deuxième joueur le plus clutch de l’histoire. Ray Allen est une vraie légende de la NBA. Oui, on sait, on répète souvent que ce sont des légendes, mais c’est bien le cas…Ray Allen, deuxième meilleur shooteur à 3 points de tous les temps juste derrière Stephen Curry, a marqué la grande ligue de son empreinte du côté des Boston Celtics et du Heat de Miami grâce à sa capacité d’inscrire des tirs extrêmement important dans les moments les plus chauds des NBA Finals, le faisant définitivement rentrer dans la catégories des géants de ce sport. 

Stephen Curry (Golden State Warriors) 

Est-ce qu’il mérite vraiment d’être encore présenté ? Même nous, on s’en pose encore la question. Avec plus de 4000 paniers à 3pts inscrits en carrière, le Chef n’a pas cessé de martyriser ses adversaires au cours de sa carrière. Et même si les années filent et que “Baby Face” prend de l’âge, son jeu et son sang-froid ne prennent pas une ride. Preuve en est, l’équipe de France de basket-ball en a fait les frais lors de la dernière finale des Jeux Olympiques à Paris (j’en fais encore des cauchemars), tout comme les Sacramento Kings en playoffs il y a deux ans ou bien OKC, un sombre soir de février 2016. Un tir considéré comme l’un des plus clutchs de tous les temps, même si quelques-uns restent devant. 

Robert Horry (Los Angeles Lakers)

“Big Shot Rob”…Si Robert Horry porte ce surnom, ce n’est pas pour faire joli. Le septuple champion NBA a marqué l’histoire de la grande ligue grâce à ses nombreux gros tirs à 3 points inscrits dans les moments clés de rencontres importantes, et surtout en playoffs. Preuve en est, en saison régulière, il détient le meilleur pourcentage de réussite de l’histoire des NBA Finals derrière l’arc avec 39,2%..Mieux que Stephen Curry ! 

Et au Paris Basketball, qui sont nos plus grands “clutcheurs” ? 

Quand on évoque cette capacité à être clutch, deux joueurs de notre effectif se démarquent : 

Nadir Hifi : Forcément. Qui d’autre que le “Prince de Paris” peut nous venir en tête instinctivement. Grâce à sa capacité de tirer à 3 points de n’importe où sur le terrain et dans n’importe quelle position, Nadir Hifi nous a sorti de nombreuses situations délicates, notamment lors de notre demi-finale de Betclic ELITE l’an dernier face à l’ASVEL, au cours du match 5 décisif. L’un des shoots les plus légendaires de l’histoire du club.

TJ Shorts II : C’est le climatiseur originel. On ne compte plus les fois où il a inscrit d’énormes paniers en déséquilibre, des tirs à mi-distance d’une extrême difficulté pour offrir la victoire au Paris Basketball. Une aptitude qui lui vaut une place de choix parmi les meilleurs meneurs et joueurs d’Europe…Quoi de plus normal après avoir terrorisé toutes les défenses européennes.

Les plus grands moments clutch de l’histoire 🎬

Ray Allen vs San Antonio Spurs : NBA Finals 2016

Imaginez. Vous êtes champion en titre et de retour en finale pour défendre votre couronne. En face, les San Antonio Spurs sont en quête d’un nouveau sacre après 6 ans de disette, mènent 3 victoires à 2 dans la série, et ne sont qu’à 10 secondes d’un quatrième titre NBA grâce à leur 3 petits points d’avance lors du match 6. Dans la majorité des cas, tout le monde se dit : “bon, c’est fini. Les Spurs vont être champions”. Tous, sauf un. Un dénommé Ray Allen. On vous avait prévenu qu’on en reparlerai. Et bien le moment est venu. Alors que Miami est en train de tout perdre, LeBron James prend un tir à 3 points en première intention pour recoller à 95 partout, mais rate. Chris Bosh, bien placé, capte le rebond et décale Ray Allen dans le corner. Le temps s’arrête. Tony Parker fonce en défense pour empêcher le sérial sniper de scorer. Mais c’est trop tard. “Jesus Shuttlesworth” prend le tir…Ficelle. La salle explose. Peut-être l’une des meilleures ambiances que la NBA ait pu connaître. 95 partout, 5 secondes à jouer, Miami arrache la prolongation alors que le titre semblait promis aux Spurs. Un coup de massue terrible dont les hommes de Gregg Popovich ne se relèveront pas. La suite, on la connaît. Miami remporte le Game 6 à la maison, avant de finir le travail deux jours plus tard à la maison, permettant au Heat de remporter le troisième titre de son histoire. 

Kawhi Leonard vs Philadelphia 76ers : Eastern Conference semi-finals 2019

Dommage que Ray Allen existe, sinon il serait en première position des tirs les plus clutch de tous les temps. En 2019, Kawhi Leonard réalise une saison de maboule, et emmène les Toronto Raptors en demi-finale de conférence face aux Sixers, favoris pour le titre. La confrontation tient toutes ses promesses, puisque la série offre à la NBA un Game 7 d’anthologie. A 3 secondes de la fin, les deux équipes sont à égalité et Toronto sort d’un temps mort. Tout le monde sait à qui le shoot de la gagne est destiné. Remise en jeu, Kawhi Leonard s’extirpe du marquage et s’élève dans le corner. Mais Joël Embiid vient à sa rencontre pour le contrer. Le MVP 2014 parvient à tirer, la salle se tait. Le ballon rebondit sur l’arceau une fois, deux fois, trois fois…quatre fois…Puis finit par tomber dedans. Je pense qu’à ce moment précis, un séisme de magnitude 7.8 a frappé le Canada. La salle explose de joie, les joueurs sautent partout tandis que les larmes coulent sur les joues de Joël Embiid. Les Raptors s’imposent au bout du bout d’une série dantesque. La suite, vous la connaissez tous. En finale de conférence, les Raptors s’imposent contre les Bucks de Milwaukee avant de remporter le premier titre NBA de leur histoire face aux Golden State Warriors, avec Kawhi Leonard MVP des Finales. Une campagne de playoffs considérée, encore à ce jour, comme l’une des plus belles de tous les temps. 

Reggie Miller vs New York Knicks : Eastern Conference Finals 1994

Plus qu’un moment clutch, Reggie Miller a offert à la NBA l’un des moments les plus emblématiques tous sports confondus face aux Knicks. Dans les années 90, la conférence est regorge de rivalité. Parmi elles, celle opposant les Indiana Pacers de Reggie Miller aux New York Knicks de Patrick Ewing. Une rivalité qui va prendre une nouvelle dimension lors de la finale de conférence en 1994. Dans une série électrique, les deux équipes ne parviennent pas à faire la différence et arrivent à égalité avant de s’affronter au Madison Square Garden pour un Game 5 qui va rentrer dans la légende. Alors que New York est devant à l’entame du dernier quart-temps, Reggie Miller va se réveiller, et planter 24 points en 12 minutes ! Un coup de chaud qui va nous donner le droit à l’un des moments de trash talking les plus iconiques de la NBA. Sur un tir à 3 points dans le corner permettant définitivement de plier la rencontre en faveur des Pacers, Reggie Miller va se faire conspuer par Spike Lee, présent aux abords du terrain. Sur l’arrêt de jeu suivant, Reggie va regarder le réalisateur droit dans les yeux et mimer un signe d’étranglement, en mode “Je les ai tués”.  Un trash talking violent que l’on a appelé le “Choke Sign” et qui lui a valu le surnom du “Knick Killer” tout au long de sa carrière. Néanmoins, ce sont bien les Knicks qui rallient les NBA Finals au terme de la série, grâce à deux victoires coup sur coup leur permettant de remporter la série 4 victoires à 3. 

Damian Lillard vs Oklahoma City Thunder : Western Conference First-Round 2019

En tant que supporter d’OKC, celle-là me fait extrêmement mal au cœur, mais force est de constater qu’on est sur l’un des moments “I’m Him” les plus fous de ces dernières années. En 2019, une rivalité naît entre Portland et Oklahoma City, découlant du duel opposant Russell Westbrook à Damian Lillard. Une rivalité qui va définitivement se terminer en avril 2019, lors du premier tour des playoffs. Dans une série globalement dominée par les Blazers, les coéquipiers de Damian Lillard mènent 3 victoires à une, avec l’opportunité de finir le travail à la maison à l’occasion du Game 5. Une rencontre sous tension jusque dans les derniers instants. Dans les ultimes secondes, les deux équipes sont à égalité (115-115). Dernière action du match, Damian, balle en main, laisse défiler le chrono, et déclenche un tir soudain à quelques mètres du milieu de terrain…Paul George tente de le contrer, mais réagit trop tôt pour espérer avoir le bon timing…Filoche. Un game winner iconique, mais encore plus lorsque l’on s’aperçoit qu’en guise de célébration, Lillard fait le signe “Bye-Bye” a toute l’équipe d’OKC avant de voir ses coéquipiers lui sauter dessus, dans une ambiance indescriptible. Comme quoi, le Dame Time porte vraiment bien son nom.

LeBron James vs Golden State Warriors : NBA Finals 2016

Le meilleur pour la fin. On vous disait qu’un joueur pouvait être clutch grâce à une action défensive, et bien l’exemple de LeBron James lors des NBA Finals 2016 est l’exemple parfait. Remettons un peu de contexte. En 2016, les Cleveland Cavaliers sont en quête de revanche face à des Warriors qui leur avaient chipé le trophée NBA l’an passé. Mais lors de la saison 2015/2016, Golden State réalise la meilleure saison régulière de toute l’histoire de la grande ligue avec 73 victoires pour 9 petites défaites seulement ! Les deux meilleures équipes de la ligue s’affrontent dans une revanche qui va marquer l’histoire. Les coéquipiers de Stephen Curry mènent 3 victoires à une face aux Cavs. A ce moment-là, toute la planète basket pense que les Warriors sont promis au titre. Quoi de plus logique quand l’on sait qu’aucune équipe à avoir été menée 3-1 en finale NBA n’est remontée au score. Pourtant, les Cavs vont le faire, et arracher un game 7 décisif du côté de San Francisco.

Une partie sous haute tension. Les deux équipes se répondent coup pour coup. Un véritable combat de boxe où aucun ne veut abdiquer. Mais dans les deux dernières minutes, tout va basculer grâce à une seule action. Alors que les deux équipes sont à 89 partout, Cleveland perd le ballon et Stephen Curry part en contre-attaque, puis sert Andre Iguodala pour prendre l’avantage et pense inscrire un lay-up facile. Le titre tend les bras aux Warriors…Sauf que LeBron James arrive par derrière et contre Iguodala sur la planche ! Et quelques secondes plus tard, Kyrie Irving éteint toute l’Oracle Arena grâce à un 3 points salvateur. Les Cavs deviennent champions NBA pour la première fois de leur histoire, tandis que le block de LeBron James devient l’une des actions les plus iconiques de tous les temps.

Article by Xavier Jacq
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