Brandon Roy : l’homme aux genoux de cristaux 

Dans une ligue aussi exigeante que la NBA, nombreux sont les talents à avoir vu leurs rêves être brisé, notamment à cause des blessures. Nous avons déjà abordé le cas de Derrick Rose précédemment, désormais, il est l’heure de s’atteler à celui de Brandon Roy. Un joueur fabuleux, à la volonté énorme, et qui a dû lutter toute sa carrière contre la douleur, et ce, par amour pour sa franchise de cœur. 

Une entame exceptionnelle 🤩

Après un cursus universitaire complet du côté des Huskies de Washington, Brandon Roy se présente à la draft 2006 et est sélectionné à la 6e place par les Minnesota Timberwolves. Dans la foulée, il est directement échangé et file aux Portland Trailblazers. L’objectif de la franchise de l’Oregon est clair : miser sur l’avenir en créant un tandem intérieur/extérieur associant Brandon Roy avec Lamarcus Aldridge. Une association qui va s’avérer payante puisque dès sa première année dans la grande ligue, “The Natural” est élu Rookie of the Year 2007 à quasi l’unanimité – 127 voix sur 128 possibles – où il tourne à 16.8 points par match. Une saison excellente sur le plan individuel malgré un bilan collectif peu glorieux de 32 victoires pour 50 défaites, avant d’exploser aux yeux du monde. Avec la blessure de Greg Oden, first pick de la draft 2007 et considéré comme l’un des plus gros “busts” de l’histoire, Portland va faire reposer les espoirs de la franchise sur les épaules de B-Roy. Un nouveau statut qu’il ne va pas avoir de mal à porter. Preuve en est, avec 19.1 pts, 4.7 rebonds et 5.8 passes décisives par rencontre, il est sélectionné au All-Star Game dès sa seconde saison NBA et emmène les Blazers jusqu’aux playoffs, leur première apparition depuis 6 ans. Une magnifique prouesse qu’il réalisera pour la deuxième fois consécutive lors de la saison 2009/2010. Malheureusement, touchés par les nombreuses blessures, les Blazers n’arriveront pas à dépasser le premier tour. 

Une fin de carrière prématurée 😢

Alors que tout semble aller pour le mieux du côté de Brandon Roy, l’arrière de Portland crée un véritable séisme au début de la saison 2010/11. Malgré sa belle entame, il annonce souffrir d’arthrite du genou droit. Les médecins sont formels : d’ici quelques mois, il sera incapable de fouler les parquets NBA jusqu’à la fin de sa vie. Une déclaration qui surprend tout le monde, sauf lui même. A la presse, il déclare que cela fait plus de 4 ans qu’il se bat contre la douleur et qu’il fait en sorte de ne rien montrer pour ne pas inquiéter sa franchise ainsi que ses coéquipiers. Alors, à la fin de la saison, conclue une nouvelle fois par une défaite au premier tour des playoffs face aux Dallas Mavericks, futur champion, Brandon Roy se retire, laissant derrière lui tout un héritage.

The Last Dance 🥹

Après 6 mois de convalescence, “The Natural” annonce vouloir faire son retour sur les parquets NBA, déjouant tous les pronostics médicaux. Il rejoint alors les Minnesota Timberwolves à l’été 2012…L’équipe qui l’avait drafté quelques années plus tôt. Comme quoi, la vie fait parfois bien les choses. A peine arrivé dans sa nouvelle franchise, ce dernier réalise de nombreux tests médicaux. Les résultats sont sans appel : il est à 80% de ses capacités physiques. Un pourcentage assez conséquent pour décrocher un contrat de deux ans pour 10.4 millions de dollars. Malheureusement, son rêve de revenir sur le devant de la scène va rapidement disparaître. Après 5 petits matchs seulement sous ses nouvelles couleurs, Brandon Roy doit subir une arthroscopie au genou droit. Une opération qui l’éloigne des terrains pendant un mois. Néanmoins, de nouveaux problèmes de genoux viennent entraver son retour sur les parquets. Alors, 6 mois après sa signature, la franchise de Minneapolis annonce la fin de sa collaboration avec l’arrière américain, mettant officiellement fin à sa carrière…

Un profil atypique qui faisait l’unanimité 🔍

Un scoreur né ⭐

 Arrière d’un mètre 98 pour 96 kilos, son gabarit lui permettait souvent de se faufiler dans les petits espaces laissés par la défense pour marquer proche du panier. Sa capacité à shooter de partout, aussi bien à mi-distance qu’à trois points faisait également de lui un vrai poison pour les défenses adverses, systématiquement obligée de rester sur leur garde lorsque B-Roy avait la balle en main. Un feu follet difficilement arrêtable qui mettait même à mal les plus grands. Preuve en est, Kobe Bryant déclarait en 2010 : “Brandon Roy est le joueur que j’ai le plus de mal à défendre. Il n’a aucune faiblesse”…Être encensé par le Black Mamba, sacré perf Brandon ! 

L’archétype du meneur des temps modernes 🥵

En plus de sa grande capacité à scorer dans n’importe quelle situation, Brandon Roy possédait toutes les qualités du meneur moderne…en tant qu’arrière. Le natif de Seattle parvenait à contrôler le rythme de la partie, jouer sans fioritures, sans jamais se précipiter et trouvait toujours un coéquipier bien placé afin de lui transmettre la gonfle dans les meilleures conditions. Sa vitesse ainsi que sa vision de jeu étaient des atouts majeurs faisant de lui l’un des joueurs les plus polyvalents de la ligue. 

Un sang-froid digne des plus grands 🥶

S’il y a bien une chose que la NBA a retenu du passage de Brandon Roy dans la grande ligue, c’est son aptitude à être extrêmement clutch. Nombreuses sont les fois où “The Natural” a crucifié ses adversaires sur le gong grâce à des shoots tous aussi impressionnant les uns que les autres, ou par sa capacité à entrer dans “la zone “ lors du money-time…Et ce ne sont pas les Dallas Mavericks qui diront le contraire, mais on y reviendra. Avec toutes ses qualités, Brandon Roy faisait incontestablement partie des joueurs les plus redoutés de la ligue. Un attaquant hors pair qui a réussi, malgré toutes ses blessures, à marquer la NBA de son empreinte.

Brandon Roy vs Dallas Mavericks : Quand le phénix renaît de ses cendres (2011) 🎬

Alors que Brandon Roy sait que sa saison 2010/2011 pourrait bien être la dernière de sa carrière, l’arrière va offrir un ultime coup d’éclat lors du premier tour des playoffs 2011. Opposé aux Dallas Mavericks, les Blazers sont menés 2 matchs à 1 à l’aube du game 4…Qui ne va absolument pas se passer comme prévu. Durant les 36 premières minutes – les quarts temps durent 12 minutes en NBA – Portland va souffrir. Les Mavs, beaucoup plus frais physiquement, parviennent à distancer la franchise de l’Oregon et entame le dernier quart avec 19 points d’avance au compteur. Mais alors que l’on pense la rencontre pliée, Brandon Roy sort de sa boîte et rentre dans la zone…La suite appartient à l’histoire.

24 points dont 18 points inscrits dans le money-time, un comeback fou et des larmes de joie à la fin de la rencontre après être revenu à deux partout, The Natural le sait. Il vient de marquer l’histoire de sa franchise une bonne fois pour toute. Malheureusement, il sait aussi qu’il ne sera sûrement plus jamais en mesure d’effectuer une telle performance dans le futur. Preuve en est, les Mavericks remportent les deux rencontres suivantes avant de faire un long chemin vers le titre de champion NBA, le seul obtenu dans l’histoire des Texans.

Au final, bien que B-Roy soit surtout connu pour ses blessures, les fans NBA ne l’oublient pas et préfèrent retenir l’essentiel. Bien qu’il soit l’un des plus gros talents gâchés de toute l’histoire, il aura marqué toute une génération. Des millions de gens se souviennent et se souviendront longtemps de tous ses exploits, de quoi lui offrir une place de choix parmi les joueurs les plus appréciés de tous les temps. 

Article by Xavier Jacq
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